L’un des objectifs premiers lorsque nous avons créé le blogue était de partager l’envers de la médaille d’un tour du monde. Tous les blogues que nous consultions en préparation du voyage présentaient presque uniquement le côté rose de la chose.

🎶 Tout est vraiment génial 🎶, c’est juste dans les films! Nous n’étions pas dupes et nous nous doutions bien qu’il devait y avoir quelque chose qui cloche, qu’il y avait un côté obscur qui nous était caché. Passer 24 heures sur 24 avec sa famille dans des pays avec des niveaux de confort beaucoup plus bas que les nôtres en changeant d’endroit fréquemment ne pouvait pas être juste rose.

D’ailleurs, la section J’ai mon voyage de notre blogue a été créée avec l’objectif de partager les aléas du quotidien et démontrer que ce n’est pas toujours rose en voyage. Objectif louable certes, mais qui finalement n’a jamais vraiment abouti. Nous avions des sujets plein la tête! Mais par manque de ‹insérez la raison qui vous convient›, peu d’articles ont été produit.

En fin de compte, ce que nous pensions trouver difficile a été assez facile. Tandis que des choses pour lesquelles nous étions assez confiants ont été plus difficile que prévu. Pour faire amende honorable et aiguiller les futurs voyageurs, voici une petite mise à jour sur quelques-unes de nos appréhensions du départ versus la réalité d’un tour du monde en famille.

STRESS #1 – Numéro 1 et numéro 2

Geneviève étant un peu princesse à la maison, l’un des GROS stress avant de partir était l’état des toilettes que nous allions croiser durant le voyage. Je lui avais pourtant dit qu’à l’époque où j’avais visité la Thaïlande, il y avait presque toujours des toilettes occidentales en face des toilettes turques (le fameux trou dans le sol). Alors 15 ans plus tard, j’imagine que la situation est encore mieux. Geneviève, incrédule comme saint Thomas, ne voulait pas me croire. Elle a même ajouté un pisse-debout GoGirl dans nos bagages juste au cas où. Bon, il faut avouer que j’avais cautionné l’achat aussi. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour sa princesse!!!

Force est de constater que le monde est un grand village et que comme chez nous, il y a des toilettes partout et encore mieux, des toilettes occidentales. Même dans les coins les plus reculés, nos hébergements avaient tout l’équipement nécessaire pour nos petites fesses.

C’était même mieux que chez nous parfois puisqu’il y avait des douches pour les fesses afin d’éviter l’utilisation du papier. Je ne m’y suis pas mis, mais j’avoue que ça chicote en titi mon côté réduction des déchets.

Les rares fois où il n’y avait que des toilettes turques, il suffisait de marcher vers le prochain établissement pour trouver sa cousine occidentale.

Alors partez sans crainte, vos besoins (littéralement) seront comblés presque partout à moins d’être au milieu de la steppe mongole ou dans un village vraiment mais vraiment reculé.

Par contre, il ne faut pas s’attendre aux toilettes à la Star Trek du Japon. Celles dans la plupart des pays ne se nettoient pas toutes seules, alors prévoyez des petites lingettes juste au cas.

STRESS #2 – L’hygiène corporelle

Pour un tour du monde mieux vaut partir léger. Du moins, c’était notre objectif! Ça voulait dire partir avec un minimum de vêtements. Juste assez pour survivre une semaine sans lavage. Nous nous étions donc préparés mentalement à être crotté souvent ou du moins à porter nos vêtements plus souvent qu’à l’habitude. Encore une fois, la réalité était loin d’être aussi pire.

En ayant fait le choix des vêtements en laine de mérinos, je peux faire plusieurs jours sans que mes chandails développent de mauvaises odeurs. Même chose pour Geneviève. Les enfants étant encore jeunes, ils ne sentent pas vraiment la transpiration. Par contre, ils n’ont pas leur pareil pour salir des vêtements en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire. Nos vêtements peuvent durer ainsi plusieurs jours la plupart du temps.

Nous ne lésinons pas sur le lavage pour autant puisque partout dans le monde, il y a une « laundry » pas loin et les prix sont ridiculement bas.

Comme les toilettes, des douches aussi il y en a partout. Parfois, vous aurez seulement de l’eau froide (souvent en Amérique du Sud en altitude quand il fait très froid et que tu veux te réchauffer un peu!!!), mais ça lave quand même.

En fait, la période où nous sommes restés le plus longtemps sans prendre une douche, c’est en Nouvelle-Zélande. Pour économiser, nous étions en mode camping gratuit avec accès à une douche seulement aux 4-5 jours. C’est dans ces moments-là que tu te rends compte qu’une petite saucette dans un lac ou que se débarbouiller avec des lingettes humides, ça fait la job!

En fait, en tour du monde, tu apprends à mieux observer tes besoins en matière d’hygiène. Chez nous, avant le partir, le linge allait directement au lavage après seulement une utilisation. Tandis qu’en tour du monde, tu prends le temps de sentir et de constater si le vêtement est vraiment sale avant de le mettre au lavage.

Tu te rends bien compte que finalement, un minimum de vêtements permettent de se vêtir pendant longtemps sans pour autant sentir la guidoune 🤢.

STRESS #3 – Rester connecté

Lorsque j’étais parti en Thaïlande il y a 15 ans, c’était compliqué de rester connecté. Il n’y avait pas de téléphone cellulaire et pour avoir une connexion, il fallait courir un café internet. Aujourd’hui, les cafés internet ont disparus et il suffit de prendre la connexion Wi-Fi de votre hôtel, du restaurant ou de prendre une carte SIM locale en arrivant dans un pays.

Vous voulez parler à vos parents? Rien de plus facile, il suffit de faire un appel vidéo sur Messenger. Vous voulez savoir quoi faire dans telle ville? Une petite recherche Google et le tour est joué. Besoin de billets de bus pour demain? Un petit achat en ligne et vos billets sont là. C’est tellement facile que parfois, on se demande si c’est possible de complètement décrocher (pas que nous voulions vraiment, on vous rassure!!!).

C’est rendu que les enfants jugent la qualité de nos hôtels (et des destinations) selon la qualité du Wi-Fi. C’est d’ailleurs le seul désagrément de ce côté. On vient qu’à frustrer quand la connexion est trop lente pour charger nos dernières photos.

Quand tu es rendu là, c’est que rester connecté n’est pas vraiment un problème!

STRESS #4 – L’accès à l’argent

Dans mon temps (eh oui, je suis si vieux, je viens quand même d’avoir quarante ans), il fallait emporter des chèques de voyage en assez grande quantité pour être certain de ne pas manquer d’argent en cours de route. Il fallait en cacher partout dans nos bagages et souhaiter que nos bagages ne soient jamais volés.

Dans ce voyage, no stress!!! On liquide nos avoirs en monnaie locale avant de sortir d’un pays, on voyage sans le sou et dès qu’on arrive à une nouvelle destination, on refait le plein au premier guichet automatique (ATM) qu’on croise. Il suffit d’avoir quelques cartes à votre disposition et de prévoir des plus gros retraits pour les régions éloignées.

Notre réserve de secours (oui, nous avons quand même une petite réserve en dollars US juste au cas où. Faut pas tenter le diable non plus!) a été utile seulement une fois et c’était parce que j’avais mal calculé nos besoins en liquide pour Torotoro en Bolivie (le seul endroit sur notre route qui ne disposait d’aucun guichet – oui, ça existe encore!!!).

Encore mieux, dans la plupart des endroits avec une connexion internet votre carte de crédit pourra vous dépanner et même devenir votre seule méthode de paiement tellement c’est facile.

Par contre, soyez toujours vigilant aux ATM! Dans certains pays comme l’Inde ou l’Indonésie, les risques de fraudes sont élevés et il faut bien protéger son mot de passe. J’ai parfois retiré à des guichets à moitié démolis et pour l’instant, aucune fraude durant le voyage. Pour dire vrai, ma carte a été fraudé durant le voyage, mais ça venait du Québec! Comme quoi, il ne faut pas aller loin pour se faire frauder!

STRESS #5 – La vie en famille H24

J’avais moins d’appréhension que Geneviève sur ce point, inconscience volontaire de ma part peut-être! Elle redoutait beaucoup la perte de ses moments à elle et de son espace vital. Imaginez passer toutes vos journées avec votre famille et rentrer à la maison dans une pièce qui sert de chambre, de salon et parfois plus. Pas évident! En plus, il fallait parfois partager le lit avec l’un des enfants. Bye bye intimité dans ces cas-là! Une proximité qui pourrait facilement créer des tensions.

Étrangement, de notre côté, ces tensions ne sont apparus que vers le dernier mois du voyage. Jusque-là, nous avions été en mesure de trouver des moments à nous. Soit quand chacun plongeait dans son écran pour se couper du monde, soit en enfermant les enfants dans la chambre d’hôtel pendant qu’on allait prendre un petit café pas loin ou encore en faisant une activité sans l’ensemble de la famille (un petit cinéma par-ci, une petite plongée par-là).

Aucune idée comment nous y sommes arrivés!

En fait, oui!

J’ai une petite idée. Je pense que les rencontres faites autour du monde ont été magiques à ce niveau. Elles ont permis de briser la cellule familiale le temps d’un souper ou parfois de quelques jours. Les enfants pouvaient jouer avec des amis tandis que les adultes discutaient … entre adultes.

Combinés avec la petite routine que nous avions établie, les rencontres permettaient d’avoir une vie sociale sur la route. Elles ont permis de créer un réseau social à grandeur planétaire et de briser le H24 en famille ou plutôt de l’exploser à plus que nous quatre.

STRESS #6 – Être sans gluten autour du monde

Gouter la bouffe des quatre coins du monde, ça va être magique!! Non, non, pas quand tu voyages avec une coeliaque.

Il y a du gluten partout. Geneviève s’attendait à manger du riz et des noix pendant un an et ce n’était pas complètement faux!

En Amérique du Sud, royaume du maïs, c’était relativement facile. Par contre, une fois en Asie c’était l’enfer. Malgré que le riz soit roi et sans gluten, toutes les sauces ou presque peuvent contenir du gluten. On avait beau expliquer avec notre phrase toute faite dans la langue locale, les locaux ne comprenaient pas toujours. Chaque fois que Gen pensait avoir éliminé toutes les sources de gluten, on découvrait que tel autre sauce pouvait en contenir.

Elle se doutait que ça ne serait pas toujours la joie, mais jamais elle ne pensait que ça serait aussi difficile de trouver des repas de substitution.

Chapeau à ceux et celles qui réussissent à éviter complètement le gluten en voyage tout en mangeant dans des restaurants et de la bouffe locale. Pour nous, l’Asie a été très difficile à ce niveau. Gen est pas mal certaine d’avoir perdu la guerre et elle devra mettre les bouchées doubles à la maison pour minimiser les dégâts.

STRESS #7 – Faire l’école sur la route

Deux « enseignants », dont une vraie, pour deux élèves qui réussissent très bien à l’école, rien de plus facile, pas vrai? Grosse erreur!!!

Quand après un mois, tu dois menacer ton plus vieux qu’il va rester en cinquième pendant que ses amis montent en sixième s’il continue à rien faire, ça augure mal pour l’année. Nous avons réalisé deux choses à ce moment:

Petit 1 – Quand tes enfants pensent qu’ils sont en vacances pendant une année, la motivation n’est pas vraiment là. Malgré les heures de lavage de cerveau avant de partir, le moment venu rien à faire. C’était la crise! Pourquoi je dois faire de l’école? Je veux pas maintenant! Ça y est nous sommes à nouveau dans le terrible two ou le f***ing four! À 11 ans, c’est moins cool, je vous le garantis!

Petit 2 – Tu as beau avoir une prof avec toi, quand tu es le parent de ton élève, tu n’es pas un prof à ses yeux. Ça prend beaucoup de patience pour faire rentrer dans sa petite tête que c’est la même chose. Il y avait toujours un bon prétexte pour passer à autre chose ou changer de sujet. J’ai faim, je peux pas faire mes calculs dans l’autobus, je dois aller aux toilettes, etc.

Dès le départ, ça ne fonctionnait pas, il a fallu changer la dynamique et trouver la méthode qui fonctionnait pour nous. Après quelques semaines, ce n’était pas gagné, mais nous avions une recette qui fonctionnait la plupart du temps.

C’est tout?

Ouep ou presque … En fait, il n’y a pas beaucoup des appréhensions du départ qui se sont concrétisées. Je ne veux pas dire qu’il n’y a eu que du rose, ce n’est pas le cas. Les enfants ont beaucoup contribué aux aspects moins roses. Maudite école sur la route et je n’ai même pas parlé de l’ouverture culinaire des enfants ou plutôt du manque d’ouverture!.

On s’en doutait un peu que ça ne serait pas toujours facile pour les enfants, mais jamais autant et si rapidement.

Et d’autres aspects moins roses sont venus d’endroits qu’on ne s’y attendait pas. Il a fallu parfois gérer des déceptions suite à des destinations pour lesquelles nous avions de trop grosses attentes et qui n’ont pas été totalement à la hauteur.

Parfois on avait un petit pincement au coeur en quittant un endroit dans lequel on se sentait bien et la nouvelle destination avait du mal à garder cette même intensité.

À d’autres moments, on ne voulait pas quitter des amis qui ajoutaient beaucoup à notre aventure et qui créaient un moment exceptionnel.

Sans parler des blues d’être loin de notre monde depuis plusieurs mois dans des périodes comme Noël ou le nouvel an.

En sommes, c’est souvent moins pire qu’on le pense et parfois non. Ça dépend quoi!

Mais une chose est certaine, en voyage, on s’adapte, on trouve nos repères et on adresse les imprévus ou les inquiétudes à mesure quelles se présentent. Aucune situation n’est insurmontable ou un irritant permanent. Un tour du monde en famille, c’est un tout avec des hauts et des bas sans lesquels l’aventure n’en serait pas une aussi incroyable!

3 Commentaires

  1. cecile 16 septembre 2019 at 8:40

    Bonjour,
    Encore un super article, différent de ce qu’on trouve ailleurs, ce qui est super quand on prépare un tour du monde en famille ! Nous aussi faudra qu’on fasse un peu la classe aux enfants….
    Perso, j’ai un autre stress : trouver un logement ! Avez vous eu des soucis en Thaïlande ? et au Pérou (qui sont nos 2 destinations communes) ou est ce que si on s’y prend disons 3-4 jours avant on trouvera ? sachant que nous serons en Thaïlande fin février début mars ; et au Pérou en juillet prochain.
    Merci.
    Cécile

    1. David 16 septembre 2019 at 2:31

      Bonjour Cécile!
      Aucun soucis pour les logements pour une famille de 4. En Thaïlande, il faut seulement faire attention dans les îles de la côte ouest et à Bangkok. Dans les autres endroits, il y a des logements à la tonne. Même chose pour le Pérou. Il faut voir pour le centre de Cusco et Aguas Caliente, mais il y a toujours des logements. Faire attention si vous êtes durant la fiesta de la patria en juillet. L’offre de logements est moins grande.

      Notre truc: faire une recherche rapide pour voir l’offre quelques semaines avant. S’il y a seulement deux logements, mieux vaut réserver. Si au contraire le choix est énorme, il ne faut pas trop stresser.

      Dans ces deux destinations, nous étions quelques jours d’avances sauf pour quelques réservations où nous étions 1-2 semaines avant la date.

      Bonne préparation!

  2. cecile 16 septembre 2019 at 6:49

    Merci pour cette réponse rapide ! Donc no stress : j’ai réservé Bangkok pour le reste on verra…
    cécile

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